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Coup d´oeil sur Goupil

 C. Gresse pour la SFEPM Mammifères sauvages n°76 - novembre 2018


Invisible au milieu des fougères rousses de l’automne, prêt
à bondir des buissons au réveil du printemps, une paire de
perles jaunes observent…
Le regard oblique de ses yeux bridés souligné de paupières
mi-closes, la pupille verticale tel un félin, un fauve, le museau
fuselé et un sourire sur les lèvres lui donnent un air chafouin,
rusé, malicieux et malin.
Sa silhouette effilée, le chatoiement de sa fourrure en hiver,
son allure furtive animée par l’acuité de ses sens toujours en
éveil sont autant de caractéristiques du parfait fripon qui ne
laisse pour le moins nul indifférent. Tantôt accusé des pires
délits animaliers, tantôt incitant la fascination, le Renard roux
déchaîne les passions de ses détracteurs et de ses défenseurs.
Espèce chassable, il est aussi catalogué « espèce susceptible
d’occasionner des dégâts » termes remplaçant celui de
« nuisible » mais qui ne change rien quant aux décisions
préfectorales le concernant dans pratiquement toute la
France. Inscrit sur cette liste noire qui autorise en toute
légalité son élimination systématique, il est chassé, tiré,
piégé, empoisonné, enfumé et déterré toute l’année, sans
répit même en période d’élevage des renardeaux.
Pourquoi un tel acharnement ?
Parce qu’il porterait atteinte à la santé et la sécurité publique,
à la faune et au gibier, à des activités agricoles, etc.
La raison la plus évoquée si l’on remonte un peu dans le
temps est la rage. Le 28 mars 1968, le premier renard enragé
est tué dans un petit village de Moselle.
Principal vecteur de cette maladie mortelle, pour lui aussi
d’ailleurs, le Renard roux a subi une tentative d’éradication
qui finalement s’est avérée pernicieuse. Plus on tuait de
renards plus la maladie se propageait et cela par le simple fait
qu’un espace libéré (renard tué) est reconquis par un autre
individu éventuellement contaminé.
Un vaccin élaboré en Suisse a été mélangé à des appâts
distribués par hélicoptère et a éradiqué la maladie,
programme débuté en France en 1986, notre pays se voit
officiellement déclaré indemne de rage en 2001.
Aujourd’hui, on invoque l'échinococcose alvéolaire provoquée
par un ténia qui se développe dans l’intestin du vecteur de
cette maladie, le Renard roux mais aussi le Chien domestique
non vermifugé. Ce parasite pond dans l’organisme animal
et disperse ses oeufs par le biais des excréments (et non
de l’urine). Les rongeurs qui consomment de la nourriture
souillée bouclent le cycle du ver plat en se faisant manger
à leur tour par le Renard roux. Il arrive que l’homme se
contamine mais des gestes simples évitent le pire. En France
une trentaine de cas par an est déclarée.
Comme pour la rage, et d’après de récentes recherches
scientifiques, il est démontré qu’une forte pression de chasse
sur les populations vulpines augmente le risque sanitaire
car les destructions intensives modifient la structure de
leurs populations qui deviennent alors majoritairement
composées de jeunes individus beaucoup plus parasités
comblant l’espace disponible.
La gale sarcoptique est une dermatose qui touche le Renard
roux et d’autres espèces animales. Provoquée par l’acarien
Sarcoptes scabei, elle contribue à limiter les populations
vulpines. Ce parasite n’infeste pas l’homme qui peut juste
présenter une réaction allergique au contact d’un animal très
atteint et qui disparaît spontanément.


L’exemple de la maladie de Lyme argumente quant à elle
l’efficacité de goupil. Provoquée par des bactéries du genre
Borrelia en Europe, elle touche environ 30 000 nouveaux cas
par an en France. Elle est transmise par la morsure de tiques
porteuses de la bactérie pathogène (36 à 48h de présence
sur la peau). Les arachnides acariens peuvent s’infester en se
nourrissant du sang de petits rongeurs. Deux études récentes
(Amérique et Pays-Bas) concluent qu’une forte densité de
prédateurs de ces rongeurs, donc de renards, a pour effet la
diminution de l’émergence de la maladie.
Le pilleur de poulaillers
Au grand dam des éleveurs de Gallinacés, le Renard roux
mange des poules, surtout en période de nourrissage des
jeunes et en bon opportuniste, il lui arrive fréquemment de
vérifier l’état des enclos. Avis au bricoleur, à bon entendeur…
Un concurrent de chasse au petit gibier
Le Lièvre d'Europe et le Faisan de Colchide sont des proies
occasionnelles du Renard roux qui consomme surtout les
petits rongeurs. Le faisan, espèce exogène asiatique, est élevé
à des seules fins cynégétiques. Il est inadapté à nos milieux
naturels et sa distance de fuite est très faible ce qui en fait une
proie facile pour la faune sauvage carnassière en général.
Il arrive que le Renard roux prélève quelques jeunes lièvres
sans être la cause de diminution des populations de l’espèce
qui souffre de la destruction de ses habitats.
La prédation sur les espèces d’oiseaux qui nichent au sol est non
significative, ils ne représentent que des proies occasionnelles.
Un prédateur ne met jamais son garde-manger en péril
d’extinction, il se mettrait en danger lui-même.
Les populations de renards se régulent en fonction des
ressources de leurs domaines vitaux. Plus la nourriture
abonde, plus les portées sont nombreuses et inversement
plus les proies sont rares moins il y a de naissances. Il arrive
qu’en cas de disette en pleine gestation, les foetus se résorbent.
Un allié des agriculteurs
L’alimentation de prédilection du Renard roux est à 60 à 80%
constituée de petits rongeurs. Il est prouvé qu’un renard
consomme en moyenne 6000 campagnols par an en fonction
des niveaux de populations de ces micromammifères. Les
dégâts occasionnés par ces déprédateurs sont considérables
dans les cultures et le Renard roux est donc un allié
incontestable, gratuit et naturel des agriculteurs ! Et savezvous
qu'en tuant les campagnols, ils libèrent des galeries
sous terre qui offrent ainsi l’opportunité à des insectes
pollinisateurs comme certains bourdons de favoriser le
développement du trèfle blanc dans les pâtures…
Il consomme aussi des insectes, des mollusques, des
champignons, des fruits, des baies, etc. Le Renard roux
contribue à la dissémination d’essences d’arbres comme le
merisier : en consommant les cerises entières, il répand les
noyaux rejetés dans ses excréments et participe ainsi à la
diversification de nos paysages dont il serait peu judicieux de
le voir disparaître.
En conclusion, les détracteurs du Renard roux trouveront
toujours des motifs d’accusation. Les pays où il n’est pas
chassé ont des populations de renards stables. La notion de
nuisible n’a aucun sens en terme de biodiversité ! Comme
toute espèce, le Renard roux a un rôle écologique indéniable.
Il conviendrait plutôt de s’interroger sur les introductions
massives de gibiers d’élevages, sur la disparition des
habitats naturels et sur la gestion et le respect de
l’environnement, notre bien à tous.
Carine GRESSE

La queue du diable

Mammifères sauvages n°77 - avril 2019 


En France, les chasseurs forment un clan politique qui leur
donne la légitimité de s’autoproclamer premiers écologistes !
Les indispensables régulateurs. Représentés par des
lobbyistes, soutenus par la présidence, ils règnent en maîtres
sur les forêts et campagnes de l’hexagone. En plus d’y faire
la loi, ils décident qui doit mourir et de quelle manière,
pourvu que cela amuse les adeptes du genre. Ils attribuent
des statuts aux animaux sauvages, les affublent d’étiquettes
comme de vulgaires articles, telle est celle du Renard roux.
Je suis un nuisible comme ils disent !
365 jours par an ils me chassent, me tirent, me traquent
de jour comme de nuit, ils me piègent, m’enfument,
m’empoisonnent, me déterrent de mon terrier avec mes
petits, nous donnent vivants aux chiens qui nous déchirent,
nous éviscèrent. Satisfaits de notre souffrance, ils se
réjouissent de primes à la queue,

ils rient de me voir agoniser,
crever...
600 000 à 1 000 000 de mes congénères sont victimes de la
chasse chaque année en France, destruction systématique,
sans quota, impitoyable, injustifiée !
Je suis le "sale", le "mauvais", la bête à abattre parce que celle
qui s’introduit la nuit dans vos poulaillers mal protégés, c’est
toujours de ma faute et jamais celle de votre négligence,
de votre refus de cohabiter, d’en savoir un peu plus sur les miens…
Je profite parfois des animaux élevés spécialement par les
si bons chasseurs pour être lâchés dans la nature quelques
jours avant l’ouverture de la chasse : de pauvres faisans
exotiques élevés par l’Homme à peine capable de s’envoler et
dépourvus d’instinct de survie…
Et vous me dites opportuniste ! Des proies faciles autant pour
toi chasseur.
Je transmettrais aussi des maladies, il y en a même qui
croient que j’ai encore la rage ! Des parasites (intestinaux), il
y en a même qui croient qu’ils vont les attraper en mangeant
des baies sur lesquelles j’aurais uriné ! D’autres maladies ou
verminoses dont vos chiens et vos chats sont porteurs… des
pathologies qui avec des gestes simples sont évitables .
Et ces bons chasseurs nous régulent haranguant des
arguments qui n’ont aucun sens, sourds aux expertises
naturalistes et scientifiques et pire encore ils ne connaissent
rien au fondamental, à l’essence même de la nature !
Et pourtant...
Je suis un auxiliaire naturel et efficace des cultures, je
consomme près de 6000 campagnols par an, ces rongeurs
qui ravagent les cultures, mais on préfère avoir recours aux
produits chimiques anticoagulants qui ne tuent pas que les
micro-mammifères et dont on retrouve des traces dans
notre alimentation…
Les campagnols, mulots et autres rongeurs représentent
jusqu’à 75% de mon alimentation, dès lors je lutte activement
contre la maladie de Lyme en diminuant la densité de nymphes
de tiques, vectrices d'infections. 20 cas d’échinococcose
chaque année en France qui peuvent être évités toujours par
des gestes simples contre 30 000 nouveaux cas de maladie
de Lyme... et on m’accuse ?
Nous serons encore plus de 600 000 renards à perdre la vie
encore cette année... pour rien... sauf pour satisfaire le plaisir
de certains.
Le calme de la nature, le bruit de l’eau des ruisseaux, du vent
dans les arbres depuis quelques semaines sont couverts par
celui assourdissant des détonations des fusils et ce sont tous
les hôtes de nos forêts qui souffrent en silence.
La chasse en France est un non sens, loin des préoccupations
de nos ancêtres qui chassaient pour se nourrir, ce n’est plus
qu’un loisir morbide : battues administratives, vénerie sous
terre, chasse à courre… l’assouvissement des bas instincts
d’une minorité appuyée.

La plupart des chasseurs et éleveurs de France
vouent une haine sans discernement envers
les prédateurs : Loup, Lynx boréal, Ours, Renard
roux, haine alimentée par la concurrence qu’ils
représentent...
Ils prétendent aimer et préserver la nature, une
nature façonnée dans leur intérêt et non celui du
bien commun…
Pour eux, uniquement .
Sur les 30 millions d’animaux tués chaque année
à la chasse en France, 20 millions sont issus de l’élevage.
Les nuisibles ne sont pas toujours ceux que l’on croit...
Carine GRESSE,

Déterrage

Mammifères sauvages n°78 - octobre 2019


La pratique du déterrage est réglementée par l’arrêté ministériel
du 18 mars 1982. Les déterreurs doivent justifier d’une
attestation de conformité de meute délivrée par la direction
départementale de l’Agriculture sur avis favorable de
l’Association des équipages de vénerie sous terre. L’équipage
obtient un certificat provisoire d’un an reconductible cinq
ans, puis l’attestation est renouvelable tous les six ans. Elle
requiert la possession d’un minimum de trois chiens de races
spécialisées (du troisième ou quatrième groupe) créanciers
dans la voie du renard ou du blaireau (Artois, Le Gall, 1988).
La chasse sous terre, ou déterrage, pratiquée par des équipages
agréés est devenue une véritable mode avec le développement
des populations de renards et de blaireaux. Les
origines de ce « sport » remontent selon certains écrits à plusieurs
siècles avant J.-C.
Les veneurs anglais ont créé la race fox-terrier pour aider à la
capture des renards poussés en terre par les chiens courants
et la tradition a gagné l’ensemble de la communauté cynégétique.
Le Teckel, le Jagd-terrier sont venus prêter pattes
fortes. La chasse sous terre est assimilée à la vénerie par ses
traditions et son vocabulaire. La première phase consiste à
repérer les terriers occupés par les renards. Pour les reconnaître,
ceux-ci ont une entrée ou gueule d’environ 20 à 25 cm
de diamètre qui avec le temps peut s'élargir jusqu'à 50 cm.
Devant cette gueule, il y a peu de déblais, pas de paille ni de
coulée. Si le terrier est habité, une odeur musquée sucrée caractéristique
se révèle. La terre déblayée forme un petit talus
à l'entrée, des restes de proies arrosés des sécrétions odorantes
de l'animal jonchent les alentours immédiats. L’odeur
de la nourriture putride est perceptible et il y a des mouches.
S’il s’agit d’un terrier de blaireau, ce ne serait pas le cas car cet
animal est exceptionnellement propre et ordonné. On entend
parfois les gémissements des renardeaux. La forte odeur si
particulière au renard trahit sa présence. A l’aide de pelles,
de bêches, de pioches, de sondes, de raclettes et de barre à
mine, les membres de l’équipage percent la tranchée et dégagent
les déblais. Des pinces à mâchoires servent à capturer
le renard qui est « rapidement » servi avec une dague ou une
carabine pour abréger ses souffrances.
La chasse sous terre est un moyen de limiter les populations
de renards et blaireaux et, à proximité des habitations, elle y
est la seule forme de chasse autorisée. Elle a sa place dans
la tradition cynégétique lorsqu’elle se pratique « à la loyale »,
dans le respect des règles de vénerie et de la considération
des sites naturels en recomblant les tranchées creusées par
exemple. En dehors de la période d’ouverture applicable à la
vénerie, le déterrage peut se pratiquer à titre de régulation
des renards et blaireaux dans les conditions prévues par les
arrêtés réglementaires permanents de la police de la chasse.
Résumons en pratique.
* Présentation
Le déterrage du Renard, du Blaireau ou du Ragondin consiste
à acculer la bête dans son terrier pour l'attraper plus facilement.
La chasse sous terre est une forme traditionnelle de
chasse qui a gagné en popularité car elle permet de réguler
plus facilement la population de certains animaux considérés
comme susceptibles d’occasionner des dégâts.
* Déroulement
La chasse sous terre est une pratique qui reste méconnue.
Elle exige préparation et entraînement. La vénerie sous terre
se déroule généralement de la manière suivante :
• Repérage : le terrier est repéré et l'animal à chasser est
identifié. C'est une étape importante car certaines proies ne
peuvent être déterrées hors des périodes de chasse.
• Nettoyage : l'entrée du terrier est dégagée pour faciliter le
travail des chiens (ronces, branchages,...)
• Introduction des chiens : les chiens de terrier sont envoyés
à l’intérieur pour traquer et acculer la proie.
• Progression du chien : les aboiements du chien sont écoutés
et analysés par les chasseurs, jusqu'à la reconnaissance des
jappements correspondant à l’acculement de la proie.
• Déterrage : les chasseurs déterrent la proie en se fiant aux
aboiements et en utilisant parfois des sondes. Une tranchée
est creusée jusqu'à parvenir à la localisation du chien et de la
proie. Le chien est retiré et la proie capturée. La prise de la
proie se fait à la main ou à l'aide de pinces.
Le rôle d'un chien de terrier est d'acculer la proie. Un bon
chien de vénerie sous terre est donc capable d'acculer un animal
pendant un long moment sans jamais entrer en contact.
* Les chiens
Tous les chiens ne peuvent pas pratiquer la chasse sous terre.
L'animal doit avoir un instinct de chasseur et être suffisamment
petit et agile pour progresser dans les terriers.
Les chiens aptes à la vénerie sous terre ont été catégorisés
par la fédération cynologique internationale au sein du troisième
groupe : les chiens de terrier. Ce groupe porte justement
ce nom parce qu'il rassemble les chiens capables de
déterrer les nuisibles.
Parmi les races utilisées, on peut notamment citer le Fox Terrier,
l'Irish Terrier, le Jack Russel Terrier et le Border Terrier.
Si les chiens de terrier ont des réflexes innés de chasse, la
vénerie sous terre nécessite néanmoins un dressage strict.
Les jeunes chiens sont généralement écolés par des chiens
de chasse accomplis.
* Réglementation du déterrage
Tout comme la chasse à courre, le déterrage est strictement
réglementé. Le chasseur doit donc suivre un certain nombre
de règles pour opérer dans la légalité.
* Périodes
La vénerie sous terre peut uniquement être pratiquée durant
la période de chasse. Elle se pratique généralement du
15 septembre au 15 janvier de l'année suivante. Les périodes
pendant lesquelles la vénerie peut être pratiquée est fixée
chaque année par arrêté préfectoral pour chaque département.
Dans le cas du déterrage des blaireaux, le préfet peut prolonger cette période jusqu'au 15 mai.
En dehors des périodes de chasse, les ragondins et les renards
peuvent être déterrés s'ils ont été classés « nuisibles ».
* Equipage, meute et permis de chasse
Pour effectuer la vénerie sous terre en tant que chasseur, il est
obligatoire de constituer un équipage agréé et de détenir une
attestation de meute.
La meute doit être composée d'au minimum trois chiens qui
appartiennent à la bonne classe (3ème, 4ème).
Un chien blessé ne doit pas être envoyé à la chasse.
Le chasseur doit également détenir un permis de chasse et
une attestation de conformité de meute.
Ça c’était la partie théorique, venons-en aux faits.
La vénerie sous terre est un loisir de chasseur qui
consiste comme nous venons de le lire en théorie,
à aller chercher des renards, blaireaux (et
ragondins) au fond de leur tanière. Pour faire
cela, les chiens sont lâchés dans la gueule du
terrier jusqu’à acculer l’animal au fond de
son trou, en aboyant, grognant, menaçant.
Le stress pour l’animal sauvage est intense !
L’équipe, car il s’agit d’un « sport » d’équipe,
composée d’une dizaine d’adeptes attend
armée à blanc que les chiens aient terminé
leur travail. Ensuite les déterreurs (des terreurs)
commencent à détruire la galerie qui
mène à l’accul (ou donjon) afin de s’approcher
au plus près de l’animal souvent flanqué
de sa portée encore fébrile. Les chiens
tiennent la bête en respect en grognant,
mordant, tantôt en croquant l’un ou l’autre
petit, tantôt les dévorant vivants… Les déterreurs
extirpent l’animal à l’aide de pinces
métalliques, de tenailles, de fourches,…
l’animal souvent transpercé agonise et les chasseurs l’achèvent
ou non avant que les chiens le dévorent. Cette pratique est violente,
cruelle, gratuite, et ne se justifie en aucun cas même dans
un plan de soi-disant régulation de ces espèces (sur lesquelles
il n’est pas nécessaire de s’acharner puisque elles s’auto régulent,
voir articles précédents et autres infos scientifiques). Autorisée
pour palier à l’ennui des tireurs de gibiers après la fermeture
générale de la chasse, cette pratique, malgré sa réglementation
qui n’a d’officielle que la bonne conscience qu’elle donne à
ses pratiquants, est une aberration dans une société qui se dit
soucieuse du respect de l’animal ! Il y a un monde barbare qui
jubile de la souffrance, du sang et de l’agonie et il y a les gens
qui veulent que cela cesse ! Il est tout aussi affligeant de subir
de nouvelles lois consistant à amender celui ou celle qui fera
entrave à la chasse et de mettre en prison quiconque sauverait
un renardeau ou un blaireautin !
Il est urgent d’abolir cette pratique ! Il est plus qu’impératif de
changer son fusil d’épaule !!!
Carine GRESSE

 

Un point sur les espèces SOD autrement dit "Susceptibles
d'Occasionner des Dégâts"...


" Je suis un nuisible " comme ils disent… Encore !
Et c’est reparti pour 3 ans ! 3 ans de traque incessante, par
tirs qu’ils soient de nuit ou administratif, piégeage, enfumage,
déterrage, voire d’autres techniques illicites…
Je fais partie d’un triste groupe sur une liste noire. Celle
des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, la bête
à abattre, puante, la vermine à exterminer !
On m’accuse de pulluler, de transmettre maladies et mauvais
sorts, de concurrencer le chasseur, je m’appelle Martre
des pins, Fouine, Belette, Putois d’Europe ou Renard roux,
donnez-moi le nom qu’il vous plaira d’accuser, de plaindre
ou de défendre !
Tous les 3 ans, chaque département statue sur mon sort.
Parce que j’ai pillé un poulailler mal protégé, attrapé un faisan
apprivoisé, souillé des baies dans la forêt !
On m’en veut par tradition, on me hait par habitude…
On ne me connaît pas !


Aucun répit, je n’ai même pas le temps de choyer mes petits
que la mort est en gueule de mon terrier, à la lisière de la
forêt, au détour des coulées, au bord du point d’eau où je
m’abreuve…
Entendez-moi ! Par la voix de mes défenseurs bien informés,
je vous prouve qu’en tant que prédateur je me régule
en fonction des ressources du milieu, que si vous tuez un de
mes congénères un autre arrive pour le remplacer, que mes
proies sont ma survie et je ne suis pas que carnivore et jamais
je ne mettrai mon garde manger en péril.
Voyez ! Je suis un auxiliaire de vos cultures en me nourrissant
des rongeurs qui ravagent vos récoltes. Outre le coût
que je vous fais épargner, je suis aussi plus sain que vos produits
pulvérisés, non sélectifs et que vous retrouvez dans vos
propres assiettes.
Je suis un équarrisseur naturel canalisant les proliférations
bactériennes, je dissémine aussi les graines de fruits que je
mange, façonnant ainsi naturellement les paysages. Je fais
partie de la nature, j’ai un rôle essentiel, un contrat avec le
vivant ! Je suis, je vis, je sers, je souffre !
Regardez-moi ! Je ne suis pas agressif, je ne suis pas un
monstre. Je vous crains, je vous fuis ! S’il m’arrive d’arpenter
les rues de vos villes, c’est parce qu’elles gagnent du terrain
sur nos habitats, si je trouve refuge dans les combles de vos
maisons c’est que vos greniers sont confortables, si je disperse
vos poubelles, en opportuniste j’interviens dans le
« tri » de vos déchets accessibles.
Chasseurs, piégeurs, associations naturalistes, ce sont toujours
les mêmes concernés/convaincus qui sont informés
et qui guerroient, défendant inlassablement leurs opinions
sur cet arrêté ministériel. Mais dans la tendance de l’inutile
consultation publique la majorité des contributeurs (65%)
s’est prononcé contre la régulation. Patte à patte, ce qui suscitait
si peu le débat extra muros semble toucher de plus
en plus de monde et pas qu’urbains ou écolos bobos. Nous
sommes incontestablement dans une mutation profonde
des mentalités. Alors ne soyez pas le dernier à rejoindre la
mouvance en restant campé sur vos idées reçues, ancré dans
des clichés, immobilisé dans l’ignorance ! Faites savoir, partagez
!
Vous m’avez mis à mal, vous m’avez mis à mort, je subsiste,
résiste, m’accroche, je fatigue, je m’épuise, je disparais !
Le projet d’arrêté ministériel pris pour l’application de l’article
R.427.6 du code de l’environnement et fixant la liste, les
périodes et les modalités de destruction des espèces susceptibles
d’occasionner des dégâts sur la période 2019 – 2022
concernant la liste 2 a fait l’objet d’une consultation publique !
Malgré le dynamisme notoire, plus de 35 000 avis contre cet
arrêté sur les 53 853 réactions, le Ministère de la Transition
Ecologique et Solidaire a remis les principales conclusions
mais n’en a pas tenu compte pour appliquer la triennale de la
honte. L'arrêté ministériel est validé !
C’est au JORF n° 0155 du 6 juillet 2019, dans son texte n°10
que Legifrance.gouv nous informe de la nouvelle victoire des
pros de la régulation, des premiers écologistes de France !
Arrêté signé pour le ministre d’Etat, par délégation au directeur
de l’eau et de la biodiversité, T. Vatin. (Un contre sens à
l’image des Réserves naturelles (aspas) où il est permis de
chasser, en Europe civilisée, on ne voit cela qu’en France !)
Et ce malgré une consultation publique ouverte du 6 au 27
juin qui conformément à l’article L120-1 du code de l’environnement
a été mise à disposition par voie électronique, selon
les modalités permettant à tout un chacun de formuler des
observations.
Le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire a rendu
ses principales conclusions à la lecture des réactions de
cette concertation. La synthèse des observations laisse un
goût amer avec un tendancieux soutien aux fédérations
de chasse et de piégeurs. L’intérêt de compter combien de
fois un mot revient dans les commentaires n’a aucun sens
pratique, savoir qu’un grand nombre utilise encore le terme
« nuisible » plutôt que le groupe nominal non moins lassant
d’être long et non significatif dans les faits d’« espèces susceptibles
d’occasionner des dégâts » atteste ouvertement
d’un laxisme envers cette « obligation » d’autoriser les avis de
chacun, liberté constitutionnelle qu’ils finiront bien par abolir
un jour ! Perte de temps pour les 2 parties ! A quoi sert donc
une consultation publique ? Le commun des citoyens pense
que c’est une opportunité, un droit d’ailleurs, de pouvoir se
faire entendre… Balivernes ! Bien sûr cela ne coûte rien de
laisser le peuple s’exprimer, c’est bien connu, ça le calme, ça
lui donne l’impression de, mais ne vous y trompez pas, les
choix sont déjà établis, les textes sont déjà imprimés, on vous
donne un semblant de droit de « vote » mais tout est joué !
53 853 contributions. Contre 2 000 avis en 2015 ! C’est mieux…
Mais pas encore assez ! Il est évident que seuls les convaincus,
de tous bords, sont au courant ! A-t-on jamais vu campagne
publicitaire et médiatisation de la part du gratin qui
sait qu’il n’en relèverait aucun avantage et bien au contraire
perdrait du galon dans les sondages de ses lobbyistes. Donc
nous étions tout de même plus de 35 000 à avoir cherché à
savoir et à avoir donné notre avis argumenté. 65% ont donné
de leur temps contre cet arrêté de l’ignorance.
Mais à quoi bon direz-vous aujourd’hui en constatant que
ce projet est quand même « passé » comme une lettre à la
poste ?
Je ne reviendrai pas sur le bien fondé et la valeur des arguments
que nous connaissons et réitérons sans cesse, vous les
connaissez, leur valeur scientifique, leur bon sens… nous ne
convaincrions que des convaincus ! Allons voir la définition
de « consultation publique ». La consultation publique vise à
informer la population et à recueillir ses observations, propositions
et contre-propositions préalablement à la prise de
certaines décisions administratives. A la différence de l’enquête
publique, la consultation publique n’est pas menée par
un commissaire-enquêteur. Il existe différents types de procédures
prévues par le code de l’environnement nécessitant
l’organisation d’une consultation publique avant toute prise
de décision. C’est tout ! Pas un mot sur le poids des résultats !
Je vous mets au défi d’éclairer ma lanterne !
Je reprends et cite dans les principales conclusions, page 2,
titre 1 « l’utilité de la consultation est un sujet d’interrogation
» où nos chers politiciens rappellent le rôle consultatif
Mammifères sauvages n°78 - octobre 2019 7
«… Le Ministère tient compte au mieux des avis exprimés…à
l’instar des avis rendus des instances qualifiées (CNCFS) ou
d’autres (CNPN ?),… Il est enfin demandé régulièrement par
les contributeurs, au-delà des avis émis via la CP, de mieux
prendre en compte les messages émanant des associations
environnementales…»
Qu’en pensez-vous ?
Revenons à « l’objet » proprement dit, que les palabres législatifs
amoindrissent par leurs pratiques d’endormissement
habituelles.
Au hit parade, en appréhendant par ordre décroissant de
popularité, la Belette, le plus petit mammifère carnivore ter-
restre du monde est classée ESOD dans… 1 seul département !
A croire que toutes les belettes françaises se sont donné le
mot pour une concentration sans pareil, le 62 n’a qu’à bien
se tenir !
Ensuite, le Putois, qui fait l’objet de recours officiels quant à
l’état de ses populations, reste dans la course. Il est pourtant
urgent de le placer sous protection tant ses effectifs sont en
déclin, promesses non tenues par nos élus ! Et faut-il penser
qu’un commando Mustela putorius sévit dans les fiefs de
Willy Schraen, 44 et 62 suffoqueraient-ils d’une vengeance
odorante ?!
La Martre est indésirable dans une petite trentaine de départements
et la Fouine, souvent confondue avec elle, est pourchassée
dans plus de 60 départements.
Le pire pour la fin avec une majorité contre, le Renard roux,
classé bête à abattre dans 90 départements, la Savoie
re-signant après une abstention de 3 ans pour
la peine capitale du rouquin !
Je vous passe les modalités d’extermination, les
distances au centimètre près des habitations, les
arguments qui n’en sont pas et le mépris sur les
connaissances scientifiques d’un gouvernement
qui prétend se soucier de l’opinion de son peuple.
Certains annoncent le chasseur une espèce en voie
de diminution ? Si l’Etat prenait autant soin de sa
faune sauvage et des espèces en danger aussi bien
qu’il prend soin des chasseurs, la nature n’aurait
plus de souci à se faire !
Carine GRESSE

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Compile pour Goupil … (2020)

 

La fin de l’année et le début de la nouvelle qui était déjà sous le signe de la morosité due aux grèves, au climat et aux finances, épuisaient alors la société. Pouvoir d’achat, économies, planète qui meurt… il y a toujours plus grave … Et aujourd’hui l’Europe malade se tord, plie, se paralyse sous la douleur d’un nouveau virus que personne ne maîtrise. Tout s’arrête ou presque, chacun fait preuve de civisme selon des degrés et une considération différents quand les uns paniquent d’autres sont inconscients,  optimistes ou fatalistes. Certains respectent les consignent d’autres non, comme toujours. Et d’autres se conforment et ne lâchent rien malgré tout. Les priorités sont ailleurs d’accord mais ce n’est pas pour autant que la vie va vraiment s’arrêter demain, nous, on continue car il n’y a pas de petites causes, à retenir il n’y a que des défenseurs engagés pour chacune d’elles, nos convictions fussent- t elles confinées en coulisses. 

 

2020 a démarré fort pour le rouquin ! Depuis quelques années en latence, il semble bien que c’est 2019 qui a amorcé enfin un virage significatif !  A l’heure de la rédaction, des coulées se dessinent sous l’empreinte de Goupil, pourvu qu’elles se démarquent durablement.  

Avec les réactions nombreuses suite au nouveau classement des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, la politique et son inertie en ce sens remotivent les troupes, et oui, n’en déplaise ! Objectif zéros nuisibles ! Non pas comme aimerait l’entendre l’oreilles cynégétique! Alors que les balles et les paroles volent, les écrits et la science restent et impriment les traces irrévocables du bon sens. 

Tandis que les mentalités de nos compatriotes mutent de façon positive et profonde en faveur de la biodiversité - il n’y a qu’à voir la mobilisation pour sauver 500 hectares dans le Parc du Vercors des mains et des fusils des régulateurs (Aspas) -  que la recherche scientifique trouve écho dans une écoute de plus en plus attentive et que les derniers résultats de nos voisins européens rapportant le beau rôle de Vulpes vulpes contre la maladie de Lyme sont pris au sérieux, que les assiettes, véganes ou non, sans rodenticides ont un goût moins amer, les regards portés sur Renard s’adoucissent.  

Le vent de la France Orientale souffle des Collectifs Renards, qu’il soit du Doubs ou du Grand Est, transportant leurs lots de bonnes nouvelles. Les Lorrains se démènent toujours inlassablement et de petites victoires en retraits d’Arrêtés,  Renard n’est plus pris systématiquement dans les phares des tireurs de nuit ! Les Jurassiens quant à eux récoltent les fruits de leurs argumentations : ce ne sont  pas moins de 117 communes qui semblent écouter la leçon soutenue par une volée d’agriculteurs (¤)(¤ : 245 exploitations agricoles sont membres du Collectif Renard Doubs)qui ont choisis la collaboration plutôt que l’éradication et la pollution  : « Ok l’ami rusé, tu t’occupes des campagnols dans nos cultures et nous on couvre tes arrières ! ».  Bon deal ! S’allient enfin d’autres groupes et associations pleines de bonnes volontés et  d’intentions dans l’intérêt de Maître Renard, quitte à se faire cataloguer d’extrémistes pour oser publier des articles, pourtant scrupuleusement inspirés de blogs de chasseurs, énonçant  et illustrant la pratique du déterrage. Et c’est nous qu’on est les méchants ! C’est que chez ces gens là, Messieurs, Dames on ne rigole pas avec la tradition! Mais nous Mesdames, Messieurs on s’intéresse, on va plus loin et quand  on connait, on comprend, quand on comprend on aime et quand on aime on défend, on protège et on dénonce! Et même si c’est toujours sous les quolibets des premiers escrocs-logistes (de France) qui semblent  involuer , on s’applique ! 

La parc de Sainte-Croix en Moselle vient de créer son fonds de dotation ‘‘Sainte-Croix Biodiversité’’. L’objectif est de récolter des fonds pour soutenir des programmes de conservation au niveau local, national et international. 

Le Collectif Renard Grand Est dont nous sommes partenaires participe en présentant un projet en faveur du Renard roux (expo, coup de com, mesure de « conservation » sur le terrain, ...). L’appel à idées, à dons, à bénévolat est lancé. Et cela fuse de toutes part , Lpo, Gmhl, membres d’associations diverses,… 

« Et si on éditait un  livret avec argumentaire pour l’envoyer aux préfets du Grand Est mais aussi pour enfants et adultes. ; et si on organisait une journée du Renard avec diffusion de films, mini films, reportages,…  et des spectacles avec les enfants, etc.  

Et si on organisait un concours avec des lots à la clé pour les établissements scolaires pour les encourager à préserver et mieux faire connaître la biodiversité  

Et si on initiait une formation ou un document à destination des APN et des naturalistes sur les actions de médiations menées pour le Renard, terriers en milieux urbanisés, dans les cimetières, prédation élevages, etc . 

Et si on instaurait un prix du Collectif en faveur d'une commune qui se soucierait de la biodiversité tout en préservant le Renard... Un objet matérialiserait ce prix. 

Et si on inventait un jeu de plateau complet ludique et pédagogique, avec un renard en héros bien évidemment ! Ce dernier animerait stands, ateliers, etc . » 

Ensuite c’est au tour du GMHL d’exposer son projet consistant à améliorer la résilience de l’élevage extensif face aux risques de déprédation de la faune sauvage ;  ici en l’occurrence c’est la part belle pour la mélodie «  le loup, le renard et … le blaireau » (qui en a pour l’instant et ici bas plus besoin que la belette qui sait se faire discrète). Il s’agirait de proposer des outils permettant de mieux comprendre l’écologie de ces espèces et de coexister avec elles selon une vision pluridisciplinaire et intégrative associant l’ensemble des structures liées à ces questions (entendre agriculteurs, APN et CDCFS). Le retour du Loup gris en Limousin amène à davantage travailler sur ces questions de cohabitation sans oublier que les agriculteurs ont également des besoins/attentes vis-à-vis des autres mammifères prédateurs.  

Puis il y a Monsieur Xavier Paluszkiewicz de la République en Marche en Meurthe-et-Moselle (3e circonscription) à la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire et membre de la  Commission des affaires européennes, on se demande bien quelles sont ses motivations mais laissons lui un chance ! Il alerte Mèdème la ministre de la transition écologique et solidaire sur la classification d'un animal en tant que nuisible par les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS). 

Il fait remarquer à Elisabeth (et à ceux qui n’avaient  pas vu) que l’actuelle règlementation définissant les listes d'espèces d'animaux classées susceptibles d'occasionner des dégâts tel que le stipule l'article R427-6 du Code de l'environnement est jugée par certaines associations comme obsolète malgré son réel objectif d'amélioration par rapport à la situation antérieure. Sur le principe de dialogue et de parité prévu au sein des CDCFS, il a été constaté qu'à l'usage, les services de l'État chargés d'assurer un respect d'équité entre les différentes parties prenantes (entre celles subissant des dégâts et celles en faveur de la coexistence avec les animaux sauvages) n'ont pas réussi à baser le fonctionnement de cet organe sur des faits scientifiques ainsi que sur une évaluation indépendante et vérifiable des dégâts autrement que par l'estimation des parties lésées, applicable pour la catégorie 1 des mammifères invasifs et pour la catégorie 2 relative aux espèces autochtones. Par ailleurs, les préfets devraient être garants du choix des personnes qualifiées par la constatation d'absence de conflit d'intérêt. Le caractère inadapté dudit règlement s'observe également par les mesures de régulation des populations de ces animaux pour réduire les dégâts constatés sur les intérêts privés qui ne sont qu'à titre correctif, après les constations de dégâts. Ladite réglementation ne prévoit donc pas d'évaluation contradictoire de l'efficacité des mesures létales appliquées, sans aucun retour d'expérience. Nonobstant ces faits, les documents établis aux CDCFS pour le classement des espèces ne répondent pas à quelconque critère jugeant avec objectivité de leur dangerosité. Ladite liste des espèces catégorisées ne repose sur aucune étude préliminaire des risques de dégâts et de la gravité de leurs conséquences. A défaut d'une évaluation scientifique rigoureuse, elles peuvent considérer que le classement en animal susceptible d'occasionner des dégâts n'a pas réglé les problèmes posés par ces animaux. Dès lors, désireux de préserver la biodiversité, il demande à Madame la Ministre une évaluation des pratiques d'application de cette réglementation, de l'intérêt et de promouvoir un fonctionnement plus équitable des instances chargées de ce classement au sein des CDCFS, ainsi que de clarifier par le biais de critères concrets l'évaluation en toute objectivité de la dangerosité et des dégâts occasionnés par ces espèces, dans le but de permettre une gestion efficace par les pouvoirs publics. Le Conseil général de l'environnement et du développement durable pourrait être cette instance d'audit. Quelle mouche l’a piqué ? Qu’importe si Madame se « Borne » dans la bonne voie,  vas-y Xavier ! 

Ca ne chaume pas dans les chaumières et ça chauffe dans les esprits! 

 

Les idées ne manquent pas, tantôt naïves, tantôt réfléchies! Mais les nerfs de la guerre restent encore et toujours les mêmes : le manque de fédération et de solidarité des APN laissant les plus « petites » volontairement ou non perdues dans leur coin, tandis que certaines autres dévoyées convoleraient avec l’opposition  pour des avantages loin des convictions premières ! Puis il y a l’éternel manque de moyens,  le pognon, l’oseille, le blé, la tune …alors qu’est-ce qu’on fait, on se tord les mains! Avis aux lobbyistes car je vous le dis dans la biodiversité y’a de l’avenir ! 

Et à toutes celles et ceux qui « aiment bien les z’animals, les petits chats surtout… »  

Il y en a des moins mignons et de moins “tout doux”,  

Mais à la différence de l’homme, ils ont de sérieux atouts,   

Par exemple être utiles, « Vindiou » ! 

 

 

Carine Gresse 

Une lueur dans les terriers...

 

Le déconfinement est enfin proclamé ! On n’est pas tiré d’affaire mais... Et pour cause une économie à relancer et au seuil d’un été placé sous le signe du ras le bol d’être enfermé, l’envie de liberté a envahi l’hexagone (et pas que). L’occasion ne peut être plus belle pour exciter les consommateurs frustrés.

 

Certains, amis des animaux, ont fait un parallèle pour nous conscientiser sur le vivre autrement, revenir à l’essentiel. Manger mieux, local, moins de viande… et sur les cages (cirques, certains zoos, etc.) et bassins (dauphins, orques, etc.) trop exigus qui attireront toujours des parents usés. Fiers d’avoir la bonne idée qui allumera peut-être encore une étincelle dans les yeux de leur progéniture. Plus simple pour certains que de prendre et donner conscience par l’éducation à la nature qu’ils n’ont peut-être même pas reçue. On les comprend, et les petites têtes blondes de ne pas se rendre compte. Paresse, inconscience, ignorance ou intérêt à empêcher le rapprochement sous peine d’anthropomorphisme ? C’est là que la pédagogie et la médiation commencent à intervenir, les propositions d’animations, d’activités et autres ateliers de sensibilisation à la nature, aux animaux, fleurissent sur un marché prometteur.

 

Surfant sur la vague de l’espoir d’un nouveau monde ou d’un monde nouveau, la deuxième séance a confirmé le courant vert. Dans l’air du temps ... (Ah) ils sont nombreux à prendre la parole ou à utiliser des plumes pour rivaliser sur les sujets qui touchent un électorat jusque-là négligé mais qui prend une ampleur à reconsidérer, un suffrage à gagner. Je pense au Renard en Nouvelle Aquitaine, à l’Ours en Ariège, au Blaireau un peu partout, au Putois qui disparaît, à ces mal-aimés, ces pourchassés, ces SOD.  Eh bien j’ai envie de dire « Tant mieux ! pourvu enfin qu’on en parle et pour une fois en leur faveur ». Un nouveau courant, celui de la défense animale. Les médias concourent en reportages, les émissions télévisées en documentaires, les écolos et leurs « engagements » de s’applaudir. Pourvu qu’ils persistent dans leurs élans et considèrent la problématique « extinction de masse des espèces » au même titre que le réchauffement climatique, deux problèmes différents mais indissociables, le second sans doute plus lucratif. En effet ce n’est pas le réchauffement climatique qui engendre la disparition des espèces, c’est une conséquence parallèle des impacts des activités humaines. Certes pour les uns, la faune sauvage dans la biodiversité est à juste titre reconnue essentielle pour le fonctionnement optimal écosystémique de la nature et, entre-autres, pour l’avenir sanitaire de la planète. Mais qu’en est-il de la rentabilité si chère à nos systèmes ? Alors que les problèmes liés aux perturbations climatiques offrent l’opportunité de se racheter grâce à des solutions représentant un marché florissant et prometteur : les énergies renouvelables. Champs éoliens, photovoltaïques, marché automobile « électrisé » ... rassurent le citoyen, alors que le sort des oiseaux et autres bestioles indiffère encore, ou passe en second plan dans le meilleur des cas.

 

Mais nous ne sommes pas seuls à connaître, comprendre, aimer et défendre et protéger les animaux et pour n’en citer que quelques-uns ...

 

Chez nous, la période du déterrage ou vénerie sous terre est terminée, place aux tirs d’été...et goupil de ne pas souffler.

 

One Voice a eu le cran d’intégrer un groupe de déterreurs (prononcer « lieutenant de louveterie ») et d’en dénoncer toute l’horreur du massacre de renardeaux initiant leurs jeunes enfants à cette pratique.

 

Hugo Clément nous a convié à une émission sur la 2 et à une heure d’audience où tout le monde est installé devant son écran plat, s’il vous plait, pour nous présenter en relief la violence, focus sur le lynx braconné chez nous, le pangolin et son trafic en Afrique, le requin dans les étals de poissonniers, ... Toujours le même schéma, des hommes contraints, d’autres qui s’enrichissent ...

 

L’ASPAS portée par le souffle des adhérents de plus en plus nombreux, convaincus par tant de détermination et de petites mais victoires quand-même, au front juridique, inlassablement.

 

La Fondation Bardot toujours aussi en première ligne des variantes du supplice, de la corrida aux laboratoires pour ne citer qu’eux ; soutien inextinguible des associations de protections et des refuges qui survivent pour sauver quelques gouttes d’eau dans l’océan de souffrance animale.

 

La SFEPM représentante scientifique des mammifères sauvages non moins présente sur les terrains glissants de la protection des protégés et des moins aimés, milite pour le Lynx du Jura, le Loup du Mercantour, l’Ours d’Ariège et les plus discrets Blaireaux et autres espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. De manifestations en consultations publiques, les actions se suivent telle l’intervention contre le projet d’arrêté de Seine-Maritime qui a soumis à consultation publique ce projet visant la régulation de 1430 renards en 304 opérations de tirs de nuit sur son territoire de juillet à décembre 2020. Soulignant les lacunes aussi bien administratives que techniques, la SFEPM dénonce cette intention. Sans désespérer du simple poids consultatif dans certaines démarches, armée d’une patience sans faille dans celles qui stagnent parfois en haut lieu, l’équipe se soutient malgré la pression, la menace même. Menace qui ne soulève pas le moindre sourcillement des autorités compétentes. Alors que la moindre réflexion quant à certaines pratiques cynégétiques fait l’objet de répressions ! Mais tout cela ne décourage pas notre équipe soudée et bien menée.

 

Serions-nous aussi classés espèce susceptible d’occasionner des dégâts ? Et par qui ? Mais les temps changent. Cependant et malheureusement nous ne semblons pas encore prêts à une cohabitation constructive. On le constate : des Associations de Protection de la Nature rivalisent au détriment d’une fédération bénéfique pour mieux se faire entendre et représenter un front commun. Nous vivons dans une société qui voudrait changer mais elle influencera encore longtemps je le crains ses protagonistes. Alors que certains s’investissent corps et âme pour la cause animale, d’autres utilisent ce concept pour se donner bonne conscience, se valoriser ou s’enrichir. Les opposants sont de taille. Et malgré ces tristes constats, des gens ont amorcé le mouvement et pour ceux-là et les causes qui nous tiennent à cœur ne cédons pas, forts de nos arguments indéniables.

C. G.

 

Carine GRESSE

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