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Les maladies sont des processus naturels et font partie de la vie (et de la mort)

des espèces vivantes, végétales et animales.

Les maladies du renard 

Virales : maladies d'Aujeszky, de Carré, parvovirose, hépatite de Rubarth, encéphalite, rage…

 

Bactériennes : charbon, dermatophilose, rouget, listériose, brucelloses, pasteurellose, yersiniose, tétanos, botulisme, leptospiroses, tuberculose …

 

Protozoaires : leishmaniose, toxoplasmose, coccidiose, …

 

Vers : spiruroses, dioctophyme rénale, acantocephale, echinococcus multilocularis…

 

Endoparasites : piroplasmose

 

Ectoparasites : acariens (Sarcoptes scabiei, agent de la gale), tiques (3 espèces infectent régulièrement les renards en France), de nombreuses espèces de puces, poux.

Les affections les plus marquantes sont la rage (France exempte depuis 2001), la gale et l’échinococcose alvéolaire. (voir zootechnie, « pathologies »)

 

 

La rage

 

La France est officiellement indemne de rage vulpine depuis 2001

L'organisme est constamment confronté à la possibilité de pénétration d'éléments émanant de son environnement.

Lors d'une morsure, d'un contact direct avec la peau lésée ou la salive et à moindre degré lors de griffure, léchage, contact avec un objet souillé, le virus de la rage peut s'introduire dans l'organisme (contamination). Il ne traverse pas la peau saine mais peut traverser une muqueuse saine. A partir de son point d'inoculation, le virus est transporté par voie nerveuse jusqu'à son site préférentiel de réplication dans le système nerveux. Par voie nerveuse toujours, il atteindra alors différents organes périphériques. On le retrouvera alors dans la plupart des tissus (infection).

Les risques de contamination et d'infection sont limités par la pratique de l'asepsie et par l'utilisation de produits antiseptiques.

Pour éviter la contamination, il faut éviter de toucher, caresser, soigner un animal errant ou un animal domestique présentant des troubles de locomotion, de comportement et ne jamais manipuler un animal mort.

Si l'on pense avoir été contaminé, il faut laver la plaie ou la zone contaminée à l'eau savonneuse, rincer puis désinfecter à l'alcool, éther, eau de javel et se rendre très rapidement au centre antirabique le plus proche.

 

L'organisme détecte en permanence la présence d'éléments étrangers grâce à son système immunitaire. Le microorganisme (ici le virion rabique appartenant au genre Lyssavirus et à la famille des Rhabdoviridae) porteur d'antigènes, est reconnu comme étranger par l'organisme.

L'organisme déclenche des réactions permettant la reconnaissance de l'élément étranger. Des lymphocytes spécifiques se multiplient alors rapidement dans les organes lymphoïdes : ils devront neutraliser l'élément étranger.

La vaccination permet à l'organisme d'acquérir préventivement et durablement une mémoire immunitaire relative à un microorganisme déterminé.

Chez l'homme, la vaccination antirabique peut se faire selon deux protocoles de traitement, dans le deltoïde, par voie intra-musculaire profonde : l'un en 5 injections pratiquées à JO, J3, J7, J14 et J28 ; l'autre simplifié en 4 injections : 2 à JO en deux points différents, 1 à J7 et à J21.

La vaccination par voie-intradermique dans le bras permet, en injectant 1/5 seulement de la dose utilisée par voie intra-musculaire, de réduire le coût du traitement.

Les rappels (1 an après puis 3 ou 5 ans selon le type de vaccin) sont obligatoires.

Les vaccins antirabiques utilisés dans le monde sont en majorité produits sur encéphale d'animaux adultes ou nouveau-nés (type Semple ou Fuenzalida) mais les vaccins produits sur cultures de cellules ou œufs embryonnés, plus immunogènes et mieux tolérés, tendent à les remplacer.

 

La sérothérapie fournit des anticorps produits par un autre organisme et procure ainsi une immunité immédiate mais peu durable. Dans tous les cas, après sérothérapie, la vaccination doit être envisagée.

La société en général, chaque citoyen en particulier a une responsabilité à l'égard de la santé.

L'homme doit se comporter en citoyen responsable, tant pour lui que pour les autres. Si ses déplacements, sa profession sont à risque, il doit se renseigner et envisager un traitement préventif, suivre et mettre à jour (rappels) ses vaccinations. La rage reste une maladie endémique : la vaccination est recommandée systématiquement pour le personnel manipulant des animaux d'origine non contrôlée et non vaccinés.

 

Histoire d’une épidémie

La rage est remarquée en 1920 au Pôle Nord où elle touche les chiens de traîneau, sous une forme un peu différente du fait du climat : cette forme sylvatique passe alors au renard polaire puis, se dirigeant vers le sud, au renard roux. En 1935, elle est en Pologne, en 1939 dans la région de l'Oder-Neiss, en 1951 en Allemagne de l'est, en 1955 en république fédérale allemande et franchit le Rhin en 1959. La Hollande est touchée en 1962 : en 1967, c'est le Danemark du nord, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l'Autriche du Sud puis la France en 1968. Le 28 mars 1968 à Montenach, petit village de la Moselle proche de la frontière allemande, un renard enragé est tué. Cette même année, d'autres seront abattus ou trouvés morts en Moselle et dans les Ardennes. En 1969, la rage gagne la Meuse et la Meurthe et Moselle. De 200 cas de rage cette année là, on passera à 300 en 1970, 542 en 1971, 746 en 1972, 1719 en 1975. La rage se propage lentement du nord-est vers le sud-ouest : depuis 1968, elle aura avancé de 30 à 40 km par an, surtout en septembre/octobre, moment où les jeunes quittent leur famille et, devant conquérir un territoire, n'hésitent pas à se battre avec leurs congénères. Pendant cette épidémie de rage, vers 1970 et 1980, des centaines de milliers de Renards étaient touchés par la maladie chaque année et ils représentaient probablement moins de 10 % des animaux qui en mouraient.

Il est facile de comprendre pourquoi la rage est si facilement proliférée par le renard : ses prédateurs décimés par l'homme, ses concurrents directs également moins nombreux, le renard se trouve en situation privilégiée, la rage et l'homme sont ses seuls ennemis réels. Le renard devient alors le véritable vecteur de la rage et peut la transmettre aux animaux sauvages comme domestiques mais très rarement directement à l'homme.

 

La rage chez le renard

L'incubation dure de 20 jours à plusieurs mois pendant lesquels l'animal ne présente aucun symptôme. Le virus envahit alors le cerveau puis passe dans la salive : à cette étape, bien que pouvant théoriquement transmettre la maladie, le renard ne cherche encore pas à mordre.

La maladie se déclare entre le 26ème et 30ème jour : le renard, qui a perdu toute crainte de l'homme, se rapproche alors des maisons cherchant à mordre tous ceux qu'il rencontre. Peu de temps après, il meurt d'encéphalite et de paralysie.

 

Lutte contre la rage

La première circulaire d'encouragement aux destructions des " nuisibles " date de 1954 mais c'est fin 1968 que vont commencer les grandes campagnes d'extermination. Le renard en fera alors largement les frais…

Premier mode d’extermination : On attire le renard par des charniers (fosses peu profondes contenant des viandes pourrissantes et recouvertes de terre, de rondins) auprès desquels on disperse des " gobes ", morceaux de viande contenant de la strychnine, poison puissant qui tue de nombreux autres animaux : blaireaux, putois, chats sauvages, fouines, belettes, hermines, martres.

Deuxième solution : On gaze l'animal à l'aide de la chloropicrine (gaz de combat testé dans les tranchées pendant la guerre de 14-18) dont on imbibe un chiffon ficelé au bout de la longue perche introduite dans le terrier. C'est la mort en quelques minutes ou peu après si l'animal tente, pour éviter l'asphyxie, de sortir de son terrier où les fusils l'attendent. Beaucoup de blaireaux feront les frais de ces opérations de gazage. En 1975, l'acide cyanhydrique sous forme de Zyklon B sera utilisé.

Pour les renards, la grande campagne de destruction massive (deux millions sont tués entre 1968 et 1991) sera sans effet ! Par contre, la campagne de vaccination orale menée depuis quelques années semble être efficace en Europe de l'ouest. Il s’agit du largage par hélicoptères d'appâts (des têtes de poulets) contenant le vaccin. Des essais de vaccination de renardeaux capturés au terrier avaient été réalisés dans une réserve naturelle d'Allemagne et dans le canton de Genève. Ce type d'intervention étant très coûteux, c'est en 1978, lors de l'arrivée de la vague de rage de renard, que l'on reprit la campagne de vaccination orale dans le canton de Valais. Grâce à ces vaccins, depuis le 10 mai 2001, la France est de nouveau considérée comme pays indemne de la rage des renards.

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